Merci la photo numérique !

Je m’intéresse à la photo depuis quelques années, aux images bien sûr mais également beaucoup aux appareils photo et au matériel en général.

Il y a bientôt 10 ans, lorsque je lisais avidement mes premiers Réponses Photo et Chasseur d’Images, je m’extasiais déjà devant les prouesses technologiques embarquées sur les boîtiers professionnels 24x36 des plus grandes marques : Canon et Nikon bien sûr, mais aussi Minolta, Pentax, la prestigieuse marque allemande Leica et bien d’autres ...


Les grandes stars du mom
ent étaient les reflexes pro comme le Canon EOS-1V, doté d’une construction à toutes épreuves, d’un autofocus utra-performant à 45 points et d’une motorisation lui permettant de monter à une cadence record de 10 images par secondes ! C’était le roi des stades et des Jeux Olympiques, et beaucoup de Canonistes le considèrent comme l’appareil argentique le plus performant jamais construit. Son architecture générale est encore utilisée aujourd’hui pour la construction des reflexes numériques pro de la marque.

Son concurrent direct n’était autre que le mythique Nikon F5, évidemment considéré par de nombreux Nikonistes (dont moi) comme l’appareil argentique le plus abouti de tous les temps.

Dessiné par le célèbre designer italien Giorgetto Giurgiaro et construit comme un char d’assaut, c’est le dernier boîtier Nikon à avoir proposé un viseur interchangeable lui permettant de s’adapter à de nombreuses situations professionnelles (reprographie, imagerie médicale, photo astronomique, etc.). Sur ce boîtier, la mesure de lumière était extrêmement pointue grâce à l’introduction de la mesure matricielle 3D en couleur : l’appareil analysait non seulement les différences de luminosités entre les zones qui composaient l’image, mais également la couleur de chaque zone. Il en résultait une fiabilité d’exposition exceptionnelle, même dans les conditions d’éclairage les plus difficiles. Sa motorisation ne lui permettait de monter « qu’à » 8 images par seconde, mais il était doté d’un autofocus très précis et réactif particulièrement apprécié par les journalistes sportifs.

Comme l’EOS-1V chez Canon, le F5 a servi de base pour plusieurs reflexes numériques professionnels. Chez Nikon évidemment avec les D1, D2 et D3, mais aussi chez Kodak : le modèle DCS 620 n’était autre qu’un F5 sur lequel Kodak avait greffé un capteur numérique de 2 millions de pixels.

En 2004, contre toute attente et pour le plus grand bonheur des amoureux du film, Nikon a présenté un successeur argentique au F5… le F6 ! Jusqu’alors c’était le monde du numérique qui s’inspirait de l’argentique, mais le F6 a été le premier boîtier à inverser cette tendance en empruntant des technologies spécifiquement développées pour le boîtier numérique D2. Le viseur interchangeable et le grip du F5 ont disparu... le F6 est un superbe appareil très performant, mais il n'a à mon avis pas le "charme" d'un F5.

D’autres marques ont tenté tant bien que mal de se faire une place au soleil entre les deux mastodontes japonais, mais aucune n’a vraiment réussi à s’imposer sur le créneau convoité des boîtiers pro : Minolta Dynax 9, Contax N1 et G2, Pentax MZ-S, Konica Hexar RF, etc.

La seule marque à avoir réussi à conserver une place dans le cœur de nombreux professionnels et collectionneurs est la mythique enseigne germanique Leica, connue avant tout pour ses excellents boîtiers télémétriques (la fameuse série M) et la qualité superlative de ses optiques. Au début des années 2000, c’est le M6 TTL qui était au catalogue.

Il s’agissait d’un boîtier à la construction magnifique, mais dont la philosophie était aux antipodes de celle des bêtes de course EOS-1V et F5 proposées par la concurrence. Le photographe qui choisissait un M6 était un puriste qui n’avait pas peur de sacrifier les automatismes (le M6 était entièrement manuel, comme tous ses illustres prédécesseurs) afin d’accéder à l’excellence des optiques Leica. A la folle course aux rafales de plus en plus rapides des reflexes nippons, Leica opposait un fonctionnement velouté, un déclenchement doux et feutré presque inaudible et une apparence discrète.

En 2002, Leica lance une bombe inattendue dans le petit monde des aficionados de la marque en présentant le M7, le premier boîtier de la série M à disposer d’un mode priorité à l’ouverture ! Les puristes crient au scandale, mais il n’en est pas moins que cet automatisme offre un vrai confort de travail qui sera peu à peu accepté par tous. Le M7 figure toujours au catalogue aujourd’hui.

Voilà grossièrement à quoi ressemblait le paysage des appareils photo haut de gamme au début des années 2000. Peu à peu, avec l’avènement de la photo numérique et le désintérêt progressif du public pour la photo argentique, ces monstres sacrés qui coutaient plusieurs milliers d'euros sont devenus accessibles au plus grand nombre sur le marché de l’occasion, à des prix "dérisoires" ! Aujourd’hui dans ma petite collection je possède, entre autres, un Nikon F5 avec plusieurs optiques et un Leica M7 avec un Summicron 35mm f2. Il y a 10 ans, je n’aurais jamais imaginé que je pourrais un jour me balader avec autour du cou ce que je considère comme les deux plus belles machines à photographier qui existent.

Merci la photo numérique ! :-)

Posté par : .Tinmar  

1 comments:

xSEBxCHANGx a dit… 28 octobre 2009 à 01:10  

Pointu tout ca ! Merci la photographie numérique. Merci tinmar ! ;)

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