Mon sommeil, mon lieu d'oubli



Je souffre d'un des plus grands maux de notre génération : l'insomnie.
Et j'envie très souvent ceux qui peuvent jouir du sommeil sans se demander comment ils vont le trouver.
Le sommeil me fascine et je le shoot.

Il est la consolation et le préparateur de toutes les peines de la journée. C'est un monde unique qui n'appartient qu'à soi et qui permet de sortir de l'illusion de la réalité quotidienne.
Il n'existe dans cette phase de notre vie ni temps, ni espace, juste une profonde éternité protégée par nos rêves.
Dans la mythologie grecque, Léthé est la personnification de l'Oubli.
Je trouve que c'est un nom qui va parfaitement au sommeil que j'ai enfin retrouvé cette semaine.



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Jamais seul



Un regard de soutien, une main posée sur mon épaule, un pote à mes côtés,
et aucune montagne ne me fait peur !



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When Bensaï was shooting « Sous la Plage »


Dimanche 12 juillet, 18h. Parc André Citroën, Paris. Le soleil brille, il fait chaud aujourd’hui. Arrivée tardive, dimanche oblige. Si Bensaï ne m’avait pas appelé deux heures plus tôt, je n’aurais pas bougé de mon antre. Instinctivement, nous fonçons vers la buvette, dressée pour l’occasion sur le quai du port de Javel, pour nous désaltérer.

Nous rejoignons la pelouse et nous dirigeons vers les arbres pour trouver repos et fraîcheur entre l’ombre et la lumière. Nous trouvons une bonne place, pas trop collée aux autres groupes et plutôt bien entourée. Nous sommes sur la dalle qui recouvre le trafic du quai André Citroën. « Sous les pavés, la plage ». Et « Sous la Plage » ? Le RER C et les nuages qui voilent le soleil rythment cette douce fin d’après-midi parisienne au goût de vacances. Je prends une gorgée de bière. La moitié du verre n’aura pas vu beaucoup le jour. Deux filles changent de place et viennent, pieds nus dans l’herbe, s’assoir quasiment à côté de nous. Elles sont allemandes.

Rapidement, Bensaï sort son appareil et commence à prendre des photos. Il se lève, se déplace de quelques mètres, cadre dans son viseur les sujets qui l’inspirent et mitraille. Il revient bientôt et la discussion s’engage. Sur les Ex en général et en particulier. Sur les dernières anecdotes de soirées. Sur les histoires de couples d’un soir ou plus qui se font et se défont. Sur Pulp Fiction. Bensaï ressort l’appareil et se traîne dans l’herbe pour essayer de prendre la meilleure photo de l’après-midi. Il change de point de vue. Il se lève se tourne sur lui-même pour capter quelques scènes. Il y a des échanges constants de regards entre groupes derrière les verres fumés des lunettes de soleil. Les gens se regardent beaucoup. Un type qui prend des photos au milieu d’une foule attire forcément les regards. Deux mecs probablement célibataires aussi.

Nos bières terminées, on se lève afin de faire le tour du parc. Déambulation entre les fontaines murales, dans les jardins, sur les terrasses. Bensaï tire tout azimut. Il aperçoit la tour Eiffel entre deux immeubles et repense à Las Vegas. Il voit un canard perché sur une patte : « Je suis le photographe spécialiste des canards à une patte. C'est la deuxième photo de ma série ». Aucune exposition n’est prévue à ce jour. Nous croisons d'autres photographes. Une nana met la pression à son mec : « Next » lui dit-elle avec le regard qui va bien. Bensaï continuant sur son analyse d’expert : « Les canards parisiens se la pètent, ils sont parisiens ». On reprend en cœur le refrain de « Arrête de te la péter ».

Devant des espaces arborés presque déserts, il y a moyen d’être tranquille par ici sur les coups de 23h30, se dit Bensaï. Ouais il y a moyen, poursuit-il. Et me regardant « C’est mes deux personnalités qui se parlent ».

Nous longeons de petits jardins bien fleuris qui descendent en pentes douces. Des bancs à l’écart de la foule restent inoccupés. Bensaï se contorsionne pour prendre des photos du chemin au ras du sol. La musique de Portishead parvient à nos oreilles. Les couples sourient. Les enfants rient.

Notre tour du parc se termine, nous sommes de retour près de la scène. Nous avons soif à nouveau, mais, mauvaise nouvelle, il n’y a plus de bière. Seule reste de la Smirnoff limonadeuse, sucrée et pas du tout désaltérante. Nous nous rapprochons du bord de Seine pour regarder l'eau et profiter un peu du soleil. Les gens sont massés à cet endroit tantôt sur des chaises longues, tantôt assis à même les pavés du quai. Bensaï shoot deux nanas en train d'écrire. On parle littérature du coup. Il s’est placé dos à la Seine et prend en photo la foule dominicale. Je me demande ce qu'il va en résulter. La première nana est rejointe par des amis, elle siffle à chaque fois avec ses doigts pour attirer leur attention. La seconde reste seule sur son transat. Elle jette un regard dans notre direction. « On va être obligé de se casser, s'il n'y a plus de bière ». Ça bouge sans cesse autour, ça picole, ça prend le soleil, ça sent l'été et l'insouciance à cet instant.

On s’approche pour mesurer l’ambiance devant la scène. Le son est bon. Il y a peu de monde néanmoins. On retourne s'asseoir dans l'herbe. Au vu de nos voisines, je constate que Bensaï reste le maître ès posage dans l'herbe au milieu d'une foule. L’un : « Je commence à avoir sacrément la dalle ». L’autre : « Moi, j'ai toujours la dalle ».

Bensaï me demande de me lever pour prendre en photo mon ombre sur l'herbe, je garde mon papier et mon stylo en main. J'aperçois un couple, pintes en main, déambuler au milieu des groupes. Bonne nouvelle, les tireuses à bière fonctionnent. Bensaï est missionné pour aller chercher deux pintes, pendant que je garde notre place à l’ombre. J’en profite pour compléter mes notes. Je le perds de vue. Des groupes commencent à quitter la pelouse. Le soleil qui descend depuis un moment est masqué par un nuage. La nuit se dirige doucement vers nous.

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