Solitude urbaine
dimanche 26 juillet 2009
"Le couché de soleil est magnifique, ce soir.
Ses rayons me caressent délicatement le visage. Je me sens embrassé par une chaleur intense, sensuelle, profonde ; une chaleur qui parvient à réchauffé mon coeur perdu depuis si longtemps dans son isolement.
[...]
Le soleil vient de disparaître, et sa lumière, saccadé par les barreaux de ma cellule, ne peut plus faire revivre ce lieu. Je me sens une nouvelle fois si seul que mes yeux asséchés me donnent l'impression de saigner. Pourquoi n'ai-je plus le droit de pleurer, de faire part de mes sentiments au monde extérieur ? Peut-être, ...non je n'ai pas de réponse...
Les événements qui m'ont valu cette peine d'isolement,... je ne m'en souviens plus. Etait-ce si terrible? Sans doute, ...mais qu'importe maintenant. Demain je vais mourir, mourir une nouvelle fois sans rien regretter. Non, rien regretter ni ma vie monotone, ni le reste. Est ce cette totale indifférence vis à vis de ma propre existence qui me permet d'appréhender sans crainte cette fichue fin sans gloire ? Qu'importe, demain je vais mourir.
[...]
Je sens se dessiner un sourire sur mon visage ou du moins j'en ai le sentiment : Je veux renaître en homme neuf ! Oui, l'enfer de cette cellule m'a permis de changer. J'en ai conscience, c'est sans doute pour cela que demain je vais mourir.
Je sens les minutes passer devant moi et pourtant une fois sur mon visage, ce sont des années qui l'imprègnent et le brûlent. Peut-être, que demain je ne serai même plus là pour assister à mon exécution.
Mais quoi qu'il arrive, comme un enfant, demain je fermerai les yeux... pour les rouvrir enfin, enfin..."
J'ai écrit ce texte en 1999, tout comme mon edito de la semaine dernière je l'associe à une nouvelle série de photos. Cette fois il s'agit une série de photos qui pourraient s'intiluer "Solitude urbaine".
Je trouve toujours ces photos chargées d'émotion car elles montrent notre paradoxe de tous les jours : nous vivons au beau milieu de dizaines de milliers d'autres individus et pourtant il nous arrive de nous sentir seul.
Posté par : .Vino
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